Le Groupe INSA dévoile les résultats de son étude “S’inventer ingénieur·e, un statut en mutation”
Le Groupe INSA publie son étude "S'inventer ingénieur·e, un statut en mutation", un travail mené par l’Institut Gaston Berger (IGB) avec le soutien du Groupe EGIS, mécène de la Fondation INSA.
Entre transition écologique, transformation numérique et nouveaux enjeux de société, les entreprises font face à un nouveau défi de taille : attirer et fidéliser les jeunes ingénieurs. Leurs attentes, leurs valeurs et leurs rapports au métier diffèrent souvent de ceux de leurs aînés, obligeant les structures qui les recrutent à repenser leurs pratiques d’intégration et de management.
Mené auprès d'un large panel d'élèves ingénieurs, de jeunes diplômés du Groupe INSA et d’autres formations, ce travail s’inscrit au cœur des réflexions prospectives portées par le Groupe. Il objective des tendances observées depuis plusieurs années et ouvre de nouveaux champs de réflexion.
“L’originalité de l’étude réside dans le fait de s’intéresser au moment charnière que constitue l’entrée dans la vie active pour mieux comprendre les décalages entre les projections des étudiants en matière de vision du métier, la possibilité d’action, et la réalité qu’ils découvrent une fois en poste", explique Pascale Gibert, directrice de l’IGB du Groupe INSA.
Identité, rapport au travail et parcours féminins
L’étude, qui s’appuie à la fois sur une analyse qualitative et une analyse quantitative dresse 15 constats et livre cinq principales recommandations, dans 3 champs thématiques : l’identité de l’ingénieur, le rapport au travail et à l’entreprise, et la place des femmes dans l’écosystème de l'ingénierie.
- Une identité de l’ingénieur en pleine mutation
L’étude révèle une identité professionnelle qui se fragmente : le titre d’ingénieur ne renvoie plus à un modèle unique mais à une diversité de rôles. Les jeunes diplômés, formés pour piloter et transformer, se heurtent à des organisations hiérarchiques qui limitent leur impact, nourrissant un décalage entre le récit de « l’ingénieur acteur du changement » et la réalité quotidienne du travail.
- Un nouveau rapport au travail, fondé sur l’expérience plus que sur l’appartenance
Étudiants et jeunes ingénieurs naviguent entre idéaux d’utilité sociale et recherche de trajectoires professionnelles cohérentes. Leur engagement envers l’entreprise repose désormais sur la qualité de l’expérience vécue, l’apprentissage et la progression personnelle. Le parcours professionnel est perçu comme un processus d’accumulation de compétences et de réseaux, articulé avec les autres sphères de vie et orienté vers le sens, l’autonomie et la reconnaissance.
- Femmes ingénieures : entre contraintes genrées et stratégies d’affirmation
Les femmes choisissent l’ingénierie à la fois comme voie de sécurisation et d’affirmation, mais l’entrée dans le monde professionnel les confronte encore à des normes masculines. Si leur capital social est valorisé, il se traduit encore trop peu en progression de carrière. Plus conscientes de la temporalité genrée des parcours, elles exigent des preuves concrètes d’équité — transparence, mixité managériale, soutien à la parentalité.
5 recommandations émises
L’ingénierie est ainsi traversée par une double transformation : l’arrivée progressive des femmes dans un univers historiquement masculin et l’émergence d’une nouvelle génération en quête de sens, d’autonomie et de reconnaissance.
Les recommandations sont les suivantes :
- Clarifier le cadre et les marges de manœuvre
- Faire de l’apprentissage continu un levier d’engagement
- Valoriser la diversité des profils et des trajectoires
- Promouvoir une égalité réelle, pas déclarative
- Créer un climat de confiance et de reconnaissance mutuelle
Cette étude, menée grâce au soutien du Groupe EGIS, doit permettre aux écoles du Groupe INSA de nourrir la réflexion sur les formations et l’accompagnement proposés aux élèves durant leur formation.
“Cette étude s'inscrit pleinement au cœur des réflexions prospectives portées par le Groupe INSA pour comprendre le monde en transformation et accompagner les transformations de la société", conclut Mourad Boukhalfa, président du Groupe INSA, doyen de la Fondation INSA et directeur de l’INSA Rouen Normandie.
Consultez et téléchargez l'analyse de l'étude en cliquant ci-dessous :
